L’éducation est la meilleure façon de préparer l’avenir de l’Église et de la société en général. Les premiers éducateurs sont les parents. L’enfant est éduqué depuis la conception parce que même l’enfant non encore né suit de près ce qui se passe en famille et participe dans les événements et les relations familiales. Jean Baptiste a participé à la joie d’accueillir Marie qui visitait leur maison avec Jésus, lui aussi non encore né. Il a tressailli de joie dans le sein de sa mère. C’est pour cela qu’il faut tenir compte de l’éducation prénatale qui accompagne l’enfant dans l’amour, la paix et la joie afin qu’on puisse lui donner une fondation solide dans sa croissance physique, spirituelle, psychique, intellectuelle et sociale.
Dans l’éducation prénatale, la maman est la personne la plus proche de l’enfant, même si le père est appelé à être le plus proche possible de la maman enceinte. Par conséquent, la femme a un rôle primordial dans l’éducation de l’enfant depuis le début de la vie humaine. Le Pape François dans le Pacte Éducatif Global souligne qu’il faut reconnaitre et promouvoir le rôle primordial de la femme dans l’éducation au sein de la famille. Il faut aussi souligner l’importance du rôle de la famille qui introduit l’enfant à apprendre à accueillir et à s’ouvrir aux autres surtout ce qui sont différents de lui pour lui préparer à contribuer à la construction d’une société de paix et de fraternité.
Dieu, qui a confié la grande responsabilité aux parents pour collaborer avec lui dans la création de la nouvelle vie humaine, Il leur donne aussi la mission d’éduquer les enfants. La famille est la vraie première école de l’enfant.Dans la famille chrétienne, il faut commencer depuis leur jeune âge apprendre aux enfants à découvrir Dieu et à l’honorer, ainsi qu’à aimer le prochain : c’est de là qu’ils font la première expérience d’une saine vie sociale.
C’est par la famille que les enfants sont progressivement insérés dans la vie de la société civile et même ecclésiale. À ces enfants, l’Église est tenue, comme Mère, d’assurer l’éducation qui imprégnerait toute leur vie de l’esprit du Christ. L’Église est soucieuse des moyens appropriés et proportionnés. Le premier est la formation catéchétique. Cette formation éclaire et fortifie la foi, nourrit la vie selon l’esprit du Christ, achemine à la participation active et consciente au mystère liturgique et incite à l’action apostolique. Le second moyen est l’utilisation des moyens de communication sociale. Les autres moyens au service de l’éducation chrétienne résident dans des mouvements de jeunesse et d’autres multiples associations.
Le Pape Pie XI, dans son Encyclique « Divini illius Magistri (sur l’éducation chrétienne de la jeunesse) » du 31 Décembre 1929, affirme que l’école tient une importance particulière. Le rôle de l’école est de fournir une culture commune à tous les individus, quel que soit leur milieu d’appartenance, afin que cette éducation puisse leur servir tout au long de la vie. L’éducation joue un rôle déterminant dans les perspectives des jeunes et dans leurs chances de réussir dans la vie, et jette les bases de l’épanouissement des apprenants dans leur vie citoyenne et sociale et même religieuse et intellectuelle. L’école nous permet d’être très éduqués. Elle nous apprend à être plus polis. Elle nous enseigne aussi l’ouverture d’esprit, ce qui signifie respectueux.
En fait l’école possède plusieurs rôles : d’une part, elle transmet des connaissances cognitives aux élèves, et d’autre part, elle aide l’enfant à identifier ses talents et de les développer. L’école contribue à la cohésion sociale en transmettant une culture et des vertus diverses. Elle contribue également à l’intégration professionnelle en favorisant l’acquisition d’un statut professionnel. Elle contribue à la stabilité sociale et stimule la croissance économique à long terme. L’école forme l’enfant à accueillir les autres et vivre avec dans la fraternité qui est diffèrent de nous L’école permet à chacun d’obtenir une qualification qui lui assurera une place considérable dans la société au travers du monde de travail.
L’éducation éclaire la personne humaine intellectuellement et spirituellement d’où la nécessité de la formation permanente dans le processus éducatif. Cela serait très développé dans des divers articles du présent numéro du Croisée des chemins.
†Antoine Cardinal KAMBANDA
Archevêque de Kigali
N.B : Cette réflexion a été publiée dans le bulletin officiel de l’Archidiocèse de Kigali « Croisée des Chemins », numéro 123 (Editorial)